Pierre Hissette
Pierre Hissette est né le 22 septembre 1842 à Hestroff. Il sera le premier enfant de sa mère Barbe Boulanger épousée en seconde noce par Jean Nicolas Hissette...et le couple aura 12 autres enfants. En première noce avec Anne Scolastique Rauber, Jean Nicolas avait déjà eu trois autres enfants.
Pierre Hissette s'est installé à Kédange où il avait fait la connaissance de son épouse Elisabeth(Elise ou Lisa) Antoine.
Le mariage a eu lieu à Metz le 22 février 1870 (les bans ont été publiés respectivement à Hestroff et à Metz). Le mariage civil se déroulera à la mairie de Metz et l'union sera consacrée à l'Eglise Notre Dame de Metz (rue de la Chèvre). Lors de leur mariage, le marié, manœuvre, est domicilié à Hestroff et la mariée, cuisinière, réside, rue des Clercs à Metz (on relève à cette époque plusieurs hôtels dans la rue des Clercs)
Le mariage a eu lieu à Metz le 22 février 1870 (les bans ont été publiés respectivement à Hestroff et à Metz). Le mariage civil se déroulera à la mairie de Metz et l'union sera consacrée à l'Eglise Notre Dame de Metz (rue de la Chèvre). Lors de leur mariage, le marié, manœuvre, est domicilié à Hestroff et la mariée, cuisinière, réside, rue des Clercs à Metz (on relève à cette époque plusieurs hôtels dans la rue des Clercs)
début de l'acte de mariage |
Les témoins mentionnés à l'acte sont : Georges Bur, âgé 57 ans, cordonnier ; Pierre Henry; âgé de 54 ans , platrier ; Louis Boulanger, âgé de 60 ans, cordonnier, oncle de l'époux du côté maternel ; tous trois domicilié à Metz ; et de Jean Baptiste Hissette, âgé de 46 ans , cordonnier, domicilié à Plappeville, frère dudit époux. Sont également présents, le père de l'époux Jean Nicolas Hissette et la mère de l'époux qui déclare ne pas savoir signer.
signature de Jean Nicolas Hissette , le père |
signature de Pierre Hissette, le marié |
signature de Jean Baptiste Hissette, le frère du marié |
Le père de l'épouse, Pierre Antoine, manœuvre, est décédé à Kédange le 23 octobre 1866. La mère de l'épouse Catherine Laroche, sans profession n'est pas présente (elle a fait parvenir un acte de consentement).
Originaire de Hestroff, cette union permis à Pierre d'élargir le cercle familial avec les familles Antoine et Laroche de Kédange ...
La famille Laroche, famille de sculpteurs, jouissait d'une grande notoriété au XIX ème siecle ( Statuaire religieuse, funéraire, etc....)
(sources photos et textes : Image du Patrimoine - Cantons de Metzervisse et de Yutz - Editions Serpenoise 1992)
Mais revenons à Pierre Hissette ......
Le couple aura trois enfants ; Marie née en décembre 1870, Ferdinand, notre grand père en 1877 et Sophie (la tante Sophie..) en 1883.
Par son mariage avec Nicolas Teitgen, Marie sera à l'origine de la branche de la famille Teitgen qui restera très proche de notre branche par nos grands parents et parents.
Nous avons bien connu la maison de la tante Sophie (épouse Banquet) à Kédange qui était un petit bout de femme très accueillante, d'une générosité extraordinaire et toujours en mouvement malgré son âge. Dès que nous arrivions, elle nous proposait une balade en forêt... et ensuite, nous avions droit à un goûter, gâteaux où d'énormes bols de fraises recouvertes de crème sucrée.....Nous évoquerons sa mémoire plus bas.
Au delà des traces "administratives", on peut faire appel à la mémoire familiale (ma mère, l'oncle Oscar) pour restituer "l'histoire" de nos arrières grands parents...
Pierre Hissette se signale par un grand nombre d'actes notariés correspondant à l'acquisition de terrains sur la commune de Kédange (commune d'origine de son épouse Antoine "Lise" 1). Ces acquisitions dont témoignent ces actes ont été réalisées dans la période 1868/1876, pour une bonne partie en raison de l'exil d'habitants à la suite de l'annexion de la Moselle à l'empire prussien. Plusieurs des parties cédantes résident d'ailleurs sur Paris depuis peu. On ne peut écarter non plus l'hypothèse selon laquelle ces terres ont été" confiées" à un résidant d'origine française...comme le laisse entendre une correspondance en marge de ces actes.
extraits
L'âge venu le couple était très démuni. Mon grand père Ferdinand et la fille duc couple, Sophie qui résidait à Kédange même venaient apporter quelques subsides de base. Ainsi, régulièrement Ferdinand leur apportait les produits de première nécessité ; sucre, café, farine etc...
Par ailleurs et contrairement à l'atavisme professionnel qui caractérise les Hissette, Pierre n'est pas cordonnier. Lors de son mariage, la profession déclaré est manœuvre... dans d'autres sources , il est journalier. Au delà d'activités saisonnières, il complétait ses moyens de subsistance par du jardinage et l'élevage de basse cour, un cochon, voire une ou deux chèvres, quelques moutons, c'est donc très chichement que Pierre Hissette vivait avec son épouse et ses trois enfants.
Comme indiqué ci dessus, la vie du couple est marqué par un certain nombre d'acquisition de jardins et de terres à partir de 1870 (on ne dénombre plus d'une dizaine), ce qui dénote un ancrage en tant que petit exploitant agricole, Pierre étant férue de botanique....
Mais la valeur n'attend pas le nombre des années et dès 1867, Pierre se porte acquéreur d'un jardin à Kédange, lors d'une adjudication publique :
Comme indiqué ci dessus, la vie du couple est marqué par un certain nombre d'acquisition de jardins et de terres à partir de 1870 (on ne dénombre plus d'une dizaine), ce qui dénote un ancrage en tant que petit exploitant agricole, Pierre étant férue de botanique....
Mais la valeur n'attend pas le nombre des années et dès 1867, Pierre se porte acquéreur d'un jardin à Kédange, lors d'une adjudication publique :
extraits
L'âge venu le couple était très démuni. Mon grand père Ferdinand et la fille duc couple, Sophie qui résidait à Kédange même venaient apporter quelques subsides de base. Ainsi, régulièrement Ferdinand leur apportait les produits de première nécessité ; sucre, café, farine etc...
En hiver , le soir, Pierre et Lise se couchaient avec le soleil, à 17 h, après un bol de café et une vague tartine afin de se tenir au chaud, les moyens d'éclairage étant par ailleurs très réduits (bougies, lampes) et à utiliser avec parcimonie
Durant des années, Pierre a rendu régulièrement visite à la fratrie qui avait migrée sur Paris. Avant 1865 et la possibilité d'utiliser le chemin de fer, une bonne partie du trajet était effectuée à pied. Ces déplacements prenaient 6 semaines au moins et Pierre se faisait un devoir d'emmener un jambon à ces "parisiens" afin de leur rappeler "l'air du pays".
Pierre sera présent comme témoins à plusieurs mariages de ses frères et sœurs de Paris.
Lors du décès de l'oncle Oscar en 2004, dans une pièce du fond de la maison située à Haute Yutz, nous avons trouvé une vieille valise sur laquelle une étiquette indiquait " cette valise a été utilisée par Pierre Hissette lors de ses déplacements à Paris".
Ces déplacements, à pied au début, puis en chemin de fer par la suite lui prenaient plusieurs semaines. Selon la mémoire familial, il ne partait pas sans un jambon du pays pour les "parisiens".
Ces déplacements, à pied au début, puis en chemin de fer par la suite lui prenaient plusieurs semaines. Selon la mémoire familial, il ne partait pas sans un jambon du pays pour les "parisiens".
Lors de contact avec Philippe Wernert - branche Teitgen - en juin 2016, un document précieux m' a été communiqué. Il s'agit des "Souvenirs de mon enfance" rédigé par Mathias Teitgen - 1896/ 1971- fils de Marie Hissette qui était la fille aînée de Pierre Hissette.
Voici son témoignage qui nous éclaire sur certains aspects de la vie à cette époque :
... Chaque année, nous allions passer nos vacances chez nos grands parents, Pierre et Lisa Hissette, mais jamais tous à la fois, mais chacun à tour de rôle. C'était toujours un évènement merveilleux. Avec quel plaisir, nous allions, avec le grand père , cueillir des fruits et légumes, arracher des pommes de terre, faire ceci ou cela. Parfois, nous allumions un petit feu, et nous rôtissions les patates dans les cendres. Certaines étaient bien bonnes, même moitié crues. N'étant pas habitué a être constamment courbé afin de ramasser les pommes de terre, je me plaignais auprès de mon grand père que j'avais mal dans le dos. "Toi, mal au dos, disait -il, mais tu n'as pas encore de dos, attends seulement d'avoir mon âge et tu verras". Lorsque j'avais bien travaillé dans la journée, il me disait que j'étais un brave garçon et que j'aurai le "sou" (pièce de 5 centimes) qu'il trouverait pas hasard, dans une ornière de cheval. Je prenais cela, tout d'abord, au sérieux, mais comme je ne voyais jamais ce fameux sou, je commençais à douter des paroles de mon grand père.
En été, on allait se coucher avec les poules , et encore plus tôt en hiver, toujours sans lumières. Parfis, 'on allumait une vieille lampe à pétrole ou une bougie, ceci, généralement pour souper ou pour éclairer l'escalier allant au premier étage, lorsque nous allions nous coucher. Pendant l'hiver, nous passions de longues heures dans l'obscurité, récitant le chapelet, à genoux sur le plancher. Je n'étais pas très enthousiaste...
Je fus toujours un enfant difficile, car je ne mangeais pas tout ce qu'on mettait sur la table, loin de là !Comme je n'ai jamais reçu d'autres mets en compensation, tout au plus un morceau de pain, je ne m'en portai pas plus mal. Mais, une fois, j'eus l'occasion de rire à mon aise. Voilà : toute la famille, grands- parents, oncle et tante, parents et moi même étions attablés, le jour de la fête communale. Ma grand mère (Lisa) avait préparé un excellent ragoût de lapin. Tout le monde en mangea, excepté moi. Dans le courant de l'après midi, il y eut un va et vient interminable entre un lieu discret et la salle à manger : tout le monde avait la diarrhée. La sauce était trop grasse. Comme je n'arrivai pas à cacher ma joie maligne, j'eus une raclée....
Une seule fois, je parvins à fâche mon grand père. En arrachant des pomes de terre, il me désigna une herbe vénéneuse. Environ une heure après, je simulai des douleurs au ventre. mais lorsque je me rendis compte de la fureur de mon grand père, je m'empressai de lui dire toute la vérité en précisant que j'avais dit cela par pure forfanterie. Quoique mon grand père ne m'ait jamais donné la moindre gifle, je restai prudemment à l'écart. Je me disais que j'étais un vaurien, un "Nixnutz".
A l'aube, nous allions déjà aux champs. A huit heures sonnantes, la silhouette de ma grand mère se dessinait sur la lisière de la forêt environnante. Un panier sous le bras, elle nous apportait le petit déjeuner : un morceau de gâteau et une fiole de schnaps. Le gâteau était souvent sec, je ne pouvais l'avaler, malgré ma faim ou bien, il me fallait une gorgée de cette eau de vie pour chaque bouchée. J'aurais évidemment, préféré un bon morceau de pain de campagne accompagné d'un morceau de jambon ou de fromage blanc....
Le grand-père était très sobre. Jamais il n'allait au bistrot, il ne connaissait ni tabac, ni alcool. Il n'avait jamais un sou dans sa poche. Il n'était pas seulement un travailleur infatigable, il était également fort instruit quant à la botanique et à la nature en général. Il connaissait par leur nom plantes et arbres, de même que les herbes. Lors de nos promenades, il me faisait profiter largement de son savoir, il m'indiquait les noms et caractères des oiseaux, me montrait comment faire des greffes sur les arbres et les rosiers. Jamais il n'était malade, il ne connaissait le médecin du village que par le nom.. Suivant les affirmations de ma mère (Marie Hissette), j'ai, paraît il, hérité du caractère de mon grand-père, et même sa stature et sa démarche. Il a quitté ce monde le 9 décembre 1925à l'âge de 83 ans. Je fus présent lors de son enterrement.
Carte postale de Kédange (avt 1918) |
Lisa (Elisabeth ou Elise)
Antoine, ma grand mère maternelle
Ma grand mère, quoique bonne ménagère,
n' était pas aussi active. Portant invariablement un joli bonnet
blanc, elle passait la plus grande partie de la journée derrière la
fenêtre de la chambre commune pour contempler les jeux des enfants
sur la place du village qui était en face. Lorsque nous lui rendions
visite, elle se précipitait à note rencontre, pleurant et disant :
"oh ! oh ms chers enfants, je vais mourir !". Mais mon père
et mon oncle (son fils Ferdinand) se moquaient d'elle: "Ca va la
mère ! Il y a vingt ans que vous avez voulu mourir !". Elle est
décédée le 27 février 1927 à Kédange à l'âge de 79 ans.
Lisa Hissette ou Barbe Winckel épouse Teitgen |
Mathias Teitgen évoque la personnalité de la tante Sophie
Lorsque ma tante Sophie était encore une jeune fille de 7 - 19 ans, je partageais, avec elle, le lit dans la seule chambre à couche du premier étage. Le plancher de celle - ci était, en automne, entièrement recouvert de belles pommes et de noix. Bien souvent, ma gentille tante me réveillait au milieu de la nuit , afin de croquer, ensemble, une de ces belles pommes. Par ailleurs, elle me réveillait aussi, quoique rarement, lorsque je m'étais oublié, c'est à dire , fait pipi dans le lit , mouillant le paillasson, et ce qui était pire , la chemise de nuit de ma tante. Bien sûr, elle me grondait un peu, rien de plus, a tante était la bonté même. Cette excellente tante est aujourd'hui arrière-grand- mère, et compte 87 printemps. Malgré cet âge vénérable, elle est toujours alerte et "wispelich" (mobile).
Histoires de sorcières contées par Pierre à Mathias
Pendant les heures de repos, ou à l'occasion des veillées, mon grand père aimait raconter les histoires qu'il avait eues avec les sorcières. Voici les deux principaux évènements :
La machination d'une sorcière
La première se situait exactement le 10 décembre 1870, le jour même de la naissance de ma mère. Dans le courant de l'après midi de ce même jour, par un grand froid vif, mon grand père prenait la route allant à Hestroff - village, situé à environ 12 km de Kédange, afin d'apporter la joyeuse nouvelle à ses parents (Nicolas qui avait fait la bataille de Waterloo). En passant dans une grande forêt, il entendit à plusieurs reprises une voix de femme : "Peter, Peter, retourne - toi!". Au premier appel, il fît le signe de la croix, puis il tira de sa poche un chapelet et pria à haute voix. Puis, soudainement éclata un violent orage, le vent hurlait à travers les arbres, ceux-ci se pliaient et se redressaient, bref , c'était un véritable enfer. Il courut tant qu'il put, toujours en priant et invoquant les saints du Paradis. Finalement, il arriva chez ses parents, sain et sauf, mais tremblant et suant. Il ne manqua jamais de préciser que toute cela provenait de la machination d'une sorcière, et s'il avait retourné la tête, il aurait perdu la vie....
Un chat et une sorcière
Lorsque j'étais encore enfant, je croyais aux paroles de mon grand' père ; mais, devenu plus âgé, et par conséquent plus instruit, je riais à sa barbe . "Tout cela est de la machination, la superstition, la bêtise". Mais lui, n'en démordait pas, affirmant que c'était pure vérité....
Pierre décédera le 9 septembre 1925 à l'âge de 83 ans. Lisa décédera deux ans plus tard, en 1927 à l'âge de 80 ans....
à gauche photo de la tombe de Lisa, à droite celle de Pierre - ancien cimetière de Kédange - |
Les biens du couple
seront dispersés
lors d'enchères
publiques le
26 février 1927
la tante Sophie de Kédange...
seront dispersés
lors d'enchères
publiques le
26 février 1927
le "weiha hett", la cueillette de pommes, Marie Banquet , le chêne des sorcières , la greffe des arbres...
Ma grande tante Sophie, comme son père aimait à se promener dans les bois très présents autour de Kédange. A chaque visite, elle aimait m'emmener de son 1 m 55 ... mais avec vivacité voir le CHENE de Kédange2.
Sophie et son cousin de Paris, Maurice May qui venait en vacances ont sans doute arpentés les sous bois du secteur. Ils ont de manière formelle joué autour des rochers du Nonenfels (la "roche des fées" ) dont les gravures remontent aux celtes et à une représentation de leur panthéon religieux.
Et puis chemin faisant nous passions voir le verger au lieu dit "le weier", l'étang en patois3. Il s'agissait en fait de la digue d'un ancien étang asséché, sans doute utilisé dans des temps plus anciens pour disposer de ressources piscicoles4
Cueillette de pommes au "Weier", début des années 1970 : de gauche à droite, Sylvie Albrecht, Cathy Albrecht et Mamy Louise Albrecht née Hissette, |
Depuis, le terrain et la digue restée en indivision dans la famille (nombreuse dans les années 60 - 70 ce qui a engendré quelques chamailleries quant à savoir qui passerait le premier, de préférence incognito, pour la cueillette) a été rasée par la commune de Kédange qui a crée un nouveau plan d'eau dans les années 80.
Plan cadastral du Weilher en 1898 |
Avec mes parents et mon frère Paul, très jeune (6 ans ?) je me souviens que nous étions partis à pied depuis Basse Yutz jusqu'à Kédange (14 kms) avec une charrette à bras pour cette cueillette.
NB ; Le Weiher a été asséché et parcellisé sous la Révolution française. Les parcelles ainsi constituées furent reparties entre la population du village.
Au retour la montée de la côte de Kédange fut laborieuse, les uns tirant, les autres poussant avec difficulté la charrette chargée de un ou deux sacs de pommes pour l'hiver (au moins 100 kg !). Je me rappelle aussi avoir défriché le terrain avec ma mère dans les années 60 en présence de Syvie, toute petite !
Dans ce verger on trouvait deux ou trois pommiers, un mirabellier et un questchier.
Avec mes parents et mon frère Paul, très jeune (6 ans ?) je me souviens que nous étions partis à pied depuis Basse Yutz jusqu'à Kédange (14 kms) avec une charrette à bras pour cette cueillette.
NB ; Le Weiher a été asséché et parcellisé sous la Révolution française. Les parcelles ainsi constituées furent reparties entre la population du village.
Au retour la montée de la côte de Kédange fut laborieuse, les uns tirant, les autres poussant avec difficulté la charrette chargée de un ou deux sacs de pommes pour l'hiver (au moins 100 kg !). Je me rappelle aussi avoir défriché le terrain avec ma mère dans les années 60 en présence de Syvie, toute petite !
Notice sur les Nonenfelds situées aux limites des forêts de Klang et de Kédange (Sce : Images du patrimoine - Cantons de Metzervisse -Yutz -Ed Serpenoise 4è trim 1991) |
Ma grande tante Sophie me racontait également comment de manière un peu espiègle son père Pierre Hissette qui se promenait toujours muni d'un couteau à greffer, s'amusait à greffer parfois de manière un peu contraire des variétés ou des espèces différentes, grand étonnement des propriétaires qui se retrouvaient parfois, lorsque la greffe avait prise, en présence d'expression florale ou fruitière peu commune ....c'était de la manipulation génétique avant l'heure.
La tante Sophie qui aimait donc arpenter les forets (elle en connaissait un bout !) se rappelait les jeux et expéditions de sa jeunesse avec son cousin de Paris, Maurice May aux confins des bois de Klang, dans les rochers mystérieux de ......... (voir photo sur le site)
La mémoire familiale fait état également d'un épisode assez dramatique, dont je ne peux situer la date ni la localisation exacte ... s'agissait il du domicile des arrières grands parents (Pierre Hissette) ou de la famille Banquet (la fille) ? Voila les faits. Une troupe de soldats prussiens ou bavarois en manœuvre avait été logée chez l'habitant comme cela allait de soit à cette époque. Au repas du soir, "l'hote" a servi entr autres des concombres en salade (beaucoup)... et dans la soirée, ces soldats hébergés dans la grange ont libation né, sans doute de manière excessive avec force bières.... Le lendemain matin, il a fallu constater le décès de deux d'entre eux....
Je vous laisse imaginer "l'avalanche" d'enquêtes, de mises en cause..... dans un contexte ou le parti pris d'une partie de la population était réputé comme réservé voir hostile à la présence allemande.
Après enquête et surtout témoignages des coreligionnaires, les "hôtes" furent exemptés de toute responsabilité dans cette affaire....
Ferdinand Hissette (1877 - 1937)
Ferdinand Hissette, le fils de Pierre est né le 12 mai 1877 à Kédange.
De ses jeunes années, on connaît peu de choses.
Sortie de l'école,il exercera un temps
le métier de conducteur d'attelage.
Foyer de pipe en faïence aux marques de Hissette et des autre membres de la 10ème Cie- souvenir traditionnel de garnison |
Il rentra au service de la Cie des chemins
de fer d'Alsace et de Lorraine dénommé "A.L" (Eisenbahnen in Elsass- Lothringen) le 5 octobre 1894 à 17 ans
rattaché à la gare de Metzerwisse en tant que"rottenarbeiter"("Rocailleur" sur les chemins de fer).
Comme la plupart des enfants
de cette Lorraine annexée après
1870, il fît son service militaire
dans l'armée impériale allemande
dans le 13ème régiment d'infanterie,
du 12 octobre 1898 au 14 septembre
1900. Il n'y démontra pas un état d'esprit très enthousiaste lors de son enrôlement dans cette expérience militaire germanique
comme le laisse entendre les
commentaires dubitatifs laissés
par ces autorités militaires sur son
livret militaire par les autorités.
Il fût jugé peu fiable.....
attestation militaire (rôle du régiment) établie le 14 septembre 1900 mentionnant à la fin du dernier paragraphe (mention manuscrite) "n'a pas toujours servi avec satisfaction" |
Blason E.L. |
Rentré au "bercail", il repris son service le 1er octobre 1900 au chemin de fer régional en tant que "rottenarbeiter", mais rattaché au centre de Thionville.
Il fût notamment employé dans
pose de rails en 1908 |
C'est au cours de la pose de rails que Ferdinand fût blessé
à la cheville en 1902, le 22 avril très exactement.Il fût réembauché en 1909, comme homme d'équipe chargé "de la distribution de boissons hygiéniques" ("betriebarbeiter") à la gare de Thionville, emploi qu 'il assura jusqu'à sa mise en retraite en 1932.
Cette blessure fût négligée et un processus d'infection se développa. Nous laisserons à nouveau place au témoignage de Mahias Teitgen.
"... Nous savions que l'oncle Ferdinand, frère de mère, avait été amputé d'une jambe, par suite d'un accident banal arrivés aux chemins de fer, la cheville avait été blessée. Les médecins de l'hôpital ( ndlr : de Beauregard à Thionville), s'étant trompés dès le début de l'accident, la gangrène se mit dans la plaie, et il fallut opérer le pauvre par trois fois. Finalement, il ne lui resta qu'un petit moignon (de la jambe) de 10 centimètres. Il dût rester plus d'un an à l 'hôpital de Beauregard à Thionville avant de pouvoir sortir. Après être resté un certain temps chez ses parents à Kédange, il vint chez nous. Il lui fallait absolument de la distraction, non seulement pour calmer le chagrin que lui causait sa jambe perdue, mais aussi pour son mariage manqué. En effet, celui ci devait avoir lieu juste après ce pénible accident.... sa fiancée ne tenait plus à s'unir à lui..
Chaque matin, j'allais réveiller mon oncle. l roulait tout d'abord une cigarette, puis je lui apportais sa jambe artificielle, qui était aussi haute que moi, petit bout d'homme (ndlr, en cuir rigide et avec une armature métallique très lourde, elles étaient encore suspendues dans le "chop", annexe dans la courette, en 2004). J'étais content de lui être utile. Il trouva par la suite, une place appropriée, à la gare de Thionville. (ndlr : il tenait une sorte de mess à la gare de triage -"die bude"- la stalle en français - pour les cheminots en déplacement, offrant des boissons, sandwichs et autres)
Puis, mon grand père fît connaissance
de Jeanne qui avait déjà un enfant, Jean Nicolas, dit "Nikki".Après leur mariage, ils s'installèrent pour une courte
période à Klang, puisque Marguerite y naquit en 1908. Le jeune couple s'installa ensuite à Basse Yutz, dans
le vieux quartier du "Kitssack"
- littéralement "cul de sac"-
situé entre la "Grand rue" et la voie ferrée bordée par la Moselle.
Mathilde, leur fille née à Klang, âgée de 9 mois y décédera en 1909. Le couple y connaîtra une vie très modeste.
Des enfants y naîtront ; Pierre en 1909, Jean Léon en 1910, Oscar en 1911, Louise en 1913 et Mathilde Anna en 1915. Jean Léon décédera en 1914 à l'âge de 10 mois et Mathilde à l'âge de deux mois. Durant la nuit précédant son inhumation, des rats s'attaquèrent au corps du jeune enfant - témoignage de Louise -
Le couple s'installa ensuite à Haute Yutz, dans une petite maison (4pièces), construite au début de ce siècle, maison entourée de jardins et d'un verger à l'arrière. Jardinage et petit élevage (poules, lapins, chèvre , voir un cochon) compléteront l'ordinaire de la famille.
Des chiens et des chats marqueront les souvenirs des enfants avec des surnoms improbables , Max Lalie, Max Pété ... et ainsi de suite. Il y a eu un chien, de genre "chien loup" à la réputation redoutable et au regard du quelle, seule ma grand mère disposait d'une autorité suffisante pour le contenir. Bien plus tard, il y eu aussi "Bobby", un chien de taille plus modeste mais au caractère tout à fait improbable, grognon et ombrageux - parfois un peu à l'image de mon oncle -" il ne fallait pas le regarder sous la table". Il y mordit d'ailleurs mon frère Paul, qui s'y était aventuré.
Ma grand mère était la "reine" des tartes... tartes à la mirabelle, aux questches ("chaudy"), aux pommes, et pas qu'une seule. Sans compter les brioches (des "krantz"). Sur les tartes, les fruits étaient découpés en très fines lamelles et rangés avec soin.
Mon grand père avec Jacqueline sur le banc devant la maison à Haute Yutz (1935 ?)
Pierre, mon fils, dans cour devant la maison de Haute Yutz (devant le puit, le "chop" est en arrière plan et devant la porte) à l'automne 2004
Album de famille :
Chaque matin, j'allais réveiller mon oncle. l roulait tout d'abord une cigarette, puis je lui apportais sa jambe artificielle, qui était aussi haute que moi, petit bout d'homme (ndlr, en cuir rigide et avec une armature métallique très lourde, elles étaient encore suspendues dans le "chop", annexe dans la courette, en 2004). J'étais content de lui être utile. Il trouva par la suite, une place appropriée, à la gare de Thionville. (ndlr : il tenait une sorte de mess à la gare de triage -"die bude"- la stalle en français - pour les cheminots en déplacement, offrant des boissons, sandwichs et autres)
Puis, mon grand père fît connaissance
le lavoir du Kitssack au début du siècle dernier |
période à Klang, puisque Marguerite y naquit en 1908. Le jeune couple s'installa ensuite à Basse Yutz, dans
le vieux quartier du "Kitssack"
- littéralement "cul de sac"-
situé entre la "Grand rue" et la voie ferrée bordée par la Moselle.
Mathilde, leur fille née à Klang, âgée de 9 mois y décédera en 1909. Le couple y connaîtra une vie très modeste.
Des enfants y naîtront ; Pierre en 1909, Jean Léon en 1910, Oscar en 1911, Louise en 1913 et Mathilde Anna en 1915. Jean Léon décédera en 1914 à l'âge de 10 mois et Mathilde à l'âge de deux mois. Durant la nuit précédant son inhumation, des rats s'attaquèrent au corps du jeune enfant - témoignage de Louise -
Jeanne Hissette avec deux de ses enfants (1909 - 1916 ?) dans la maison de Yutz (elle existe toujours) |
Des chiens et des chats marqueront les souvenirs des enfants avec des surnoms improbables , Max Lalie, Max Pété ... et ainsi de suite. Il y a eu un chien, de genre "chien loup" à la réputation redoutable et au regard du quelle, seule ma grand mère disposait d'une autorité suffisante pour le contenir. Bien plus tard, il y eu aussi "Bobby", un chien de taille plus modeste mais au caractère tout à fait improbable, grognon et ombrageux - parfois un peu à l'image de mon oncle -" il ne fallait pas le regarder sous la table". Il y mordit d'ailleurs mon frère Paul, qui s'y était aventuré.
Ma grand mère était la "reine" des tartes... tartes à la mirabelle, aux questches ("chaudy"), aux pommes, et pas qu'une seule. Sans compter les brioches (des "krantz"). Sur les tartes, les fruits étaient découpés en très fines lamelles et rangés avec soin.
Mon grand père avec Jacqueline sur le banc devant la maison à Haute Yutz (1935 ?)
Pierre, mon fils, dans cour devant la maison de Haute Yutz (devant le puit, le "chop" est en arrière plan et devant la porte) à l'automne 2004
Album de famille :
Hissette Ferdinand |
Jeanne Muller épouse de Ferdinand |
Louise Hissette |
Tenue de carnaval pour les "Miss" de g.à d. LGreinert, Louise Hissette, Ursule Veinachter
|
Louise Hissette |
Pierre Hissette |
Oscar et Pierre , cordonnier au 38ème Régiment d'Aviation à Thionville |
Oscar à 17 ans |
de g. à d. : Marie Weiten, Pierre, René Albrecht, Lousie, Marguerite Keiffer enfants : Jacqueline |
1Petite
fille de Pierre Laroche – famille de sculpteur -
2
Il a été abattu dans la décennie 1960. Il se dressait
dans la forêt jouxtant l´ancienne école communale, sur le sommet
de la colline derrière la maison de la Famille Banquet. On dit
qu´il fallait quatre hommes pour faire le tour de sa circonférence
3Patois
de la région de Thionville rattaché au francique
4Cette
contrée a été défrichée au moyen âge par les moines de
l'Abbaye de Villers Brettnach, et la création d'étang était
courante tant pour assainir des terres lourdes et humides et créer
des ressources piscicoles (les pièces d'eau tant vidées
régulièrement).
Générargues, le 5 janvier 2017
A SUIVRE ..........
Bonjour, Je suis une petite-fille de Suzanne Alexandrine CESAR, elle même descendante au 4° degré de Marguerite Hissette et Felix César. Je viens de lire votre passionnant article sur les Hissette. Merci INFINIMENT pour cet article avec tant de recherches et qui rend si vivant ces époques si lointaines. Je fais depuis bien longtemps des recherches généalogiques, mais sans talent et beaucoup de paresse.
RépondreSupprimerMerci encore
Bien généalogiquement vôtre
Ghislaine SEBILLE