Pour situer le récit dans son contexte...retour sur la chronologie générale de cette semaine ( Source : Wikipédia) :
- 17 août : Offensive russe en Prusse orientale.
- Victoire allemande à la bataille de Stalluponen.
- 19 août : Les troupes allemandes entrent à Bruxelles.
- En Alsace, les Français reprennent l'offensive autour de Mulhouse et se rencontrent à Dornach. Échec de la percée française en Lorraine (19-20 août). Les IIIe et IVe armées se replient derrière la Meuse. Woodrow Wilson, président des États-Unis d'Amérique, proclame la neutralité de son pays dans le conflit.
- 20 août :
- Échec allemand sur le front russe à Gumbinnen face aux troupes du général Paul von Rennenkampf. Chute des forts de Namur. À la suite de quoi, l’armée belge du sud ne pouvant rejoindre le corps belge principal se replie sur la France tandis que le gros des Belges continue à reculer tout en combattant pour gagner la place forte d'Anvers.
- 21 août : La France perd la Bataille des Frontières (21-23 août).
- Lors de la contre-attaque à Morhange, la Ire armée du général Auguste Dubail et la IIe armée françaises du général de Castelnau sont contraintes au repli.
- Début de la Bataille de Charleroi.
- Bataille des Ardennes : repli de la IVe armée française du général de Langle de Cary.
- 22 août : Massacre de Tamines, en Belgique, où les troupes allemandes ravagent la ville, tuant et blessant des centaines de civils. Bataille de Rossignol : bataille de rencontre entre des unités françaises et allemandes, se concluant par une victoire allemande et par la quasi destruction d'une des divisions du corps colonial français. Elle s'inscrit dans la Bataille des Frontières.
- 23 août :Fin de la Bataille de Charleroi : repli de la Ve armée française du général Charles Lanrezac.
- Bataille de Mons : repli des troupes britanniques.....
Nous commencerons par le récit concernant Hissette Edouard André, Mort pour la France à proximité de Morhange à
21 ans, le 20 Août 1914.....
Le
20 Aout 1914, à Lidrezing,
-
proche de Morhange (Moselle) -
Edouard
André Hissette....
Mort pour
la France
II y a
donc 100 ans, presque jour pour jour, Edouard, 21 ans été tué
dans un des premiers affrontements meurtriers de cette guerre
déclarée début août...
Par cette chaude journée d'été,
les soldats français montent au front, en ligne, dans leur
pantalon rouge garance et casquette régimentaire sur la tête,
fidèles à leur doctrine de l'offensive à outrance héritée de
l'épopée des guerres napoléoniennes....
Mais les armes ne sont plus
les mêmes … ces soldats tomberont face à des armes
perfectionnées, des mitrailleuses « Maxim » d'une
puissance de feu de 500 coups à la minute, à des fusils semi
automatiques tirant 20 coups à la minute, une artillerie de
campagne mobile....
|
Jamais
dans l'histoire des conflits européens jusqu'en 1914 autant d'hommes
n'étaient morts sur le champ de bataille en si peu d'heures
Le « Monde » dans un
article du 23 août sous le titre « Le massacre du 22 Août
1914» donne un éclairage
particulier à ces journées du 20, 21 et 22 Août, où, dans trois
batailles situées à Charleroi (Belgique), Rossignol (Belgique),
Morhange (Moselle) les
pertes françaises seront les plus importantes de cette guerre.
« 25 000 morts pour cette seule journée1 »...
Ces premiers mois sont caractérisés
par l'improvisation... « dans le meilleur des cas, les
morts sont inhumés à la va-vite, sur place, à proximité des
postes de secours, dans des fossés, des trous d'obus.
En outre,
un nombre élevé de blessés succombent à leurs blessures
dans les hôpitaux français et allemands.
|
|
1« Le Monde – 23 Aout 2014 - »
2 « idem »
3Pour lire l'article http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/08/22/le-massacre-du-22-aout-1914_4475342_3224.html
Du 20 au 26 Août 1914, au cours de la
phase terminale de la bataille des frontières , où les troupes
françaises vont connaître leur baptême du feu et être foudroyées
par la puissance de feu des armées impériales, les français vont
être chassés de Belgique et du bassin lorrain au prix de près de
100 000 morts pour le seul mois d’août. L'Histoire ne retiendra de
cet épisode que les hauts faits de la bataille de la Marne en
septembre où les allemands seront finalement repoussés.
Après, les combats se figeront en
guerre de positions, la « guerre des tranchées »....
Edouard André Hissette est né
le 10 octobre 1893 à Plappeville (Moselle).
Il était le fils unique de Jean Edouard Hissette né le 27 octobre 1859 à Plappeville où il a exercé la profession de bottier et de Floze Anne également native de Plappeville.
Il était le fils unique de Jean Edouard Hissette né le 27 octobre 1859 à Plappeville où il a exercé la profession de bottier et de Floze Anne également native de Plappeville.
Son grand père est Hissette Jean Baptiste, cordonnier,
né le 28 Août 1820 et qui est décédé le 2 septembre 1869 à
Plappeville (57).
Jean Baptiste Hissette est le fils de notre ançêtre commun Jean Nicolas Hissette (*27sept 1795 + 28 mai 1871) issu de son premier mariage avec Catherine Rauber.
C'est également le frère du pharmacien de Strasbourg Mathias Hissette 1.
Jean Baptiste Hissette est le fils de notre ançêtre commun Jean Nicolas Hissette (*27sept 1795 + 28 mai 1871) issu de son premier mariage avec Catherine Rauber.
C'est également le frère du pharmacien de Strasbourg Mathias Hissette 1.
Il convient d'observer que Edouard
André est né en lorraine annexée... a t'il a
rejoint la France de l'intérieur à l'occasion de la déclaration de
guerre2
où bien, avant son déclenchement en tant que « optant pour la
nationalité française »?3
A priori c'est la deuxième hypothèse
qu'il faut retenir en raison de son « recensement » au
titre de la classe 1913 à Toul en Meurthe et Moselle (cft à la
fiche de recensement de son décès4)
Au delà de cette question et à
l'heure où sont écrites ces lignes nous ne connaissons rien de plus
sur sa vie, son itinéraire...
Documents
et Témoignages
Laissons
donc la place à quelques témoignages et documents sur le contexte
de sa disparition lors de cette bataille de Morhange.
Le Journal de Marche et des Opérations J.M.O.) du 69 éme Régiment d'Infanterie5 auquel appartenait Edouard André rend compte jour après jour de l'engagement de cette unité. (faire abstraction des erreurs de transcription
lors
de la numérisation du document)
|
|
Extraits concernant le 20 août 1914....
Le
Régiment prend part à la continuation de l’action offensive
prescrite pour la journée du 19, au 20e Corps, dans les conditions
suivantes :
Les
1e et 2e Bataillons vont prendre d’abord une position d’attente
sur la route d’Hampont à Vuisse , l’Est de Château-Woué. Ils
font partie des troupes réservées, à la disposition de Commandant
de CA, et sont commandées par le général ???
------Notes------------------------------------------------------------------------------------
1Histoire
d'une des plus anciennes pharmacies de France sur le blog de la
famille : http://albmailhiss.blogspot.fr/
2Le
69 ème Régiment d'Infanterie etait basé à Nancy
3Recherche
à faire
4Voir
source ci après
5Source :JMO
du 69 RI; Ministère de la Défense
http://www.memoiredeshommes.sg
--------------------------------------page 3 -----------------------------------------------------------
Carte des opérations du 20 août 1914 |
A
9 heures 15,
l’ordre est donné par le Général, commandant la 21e Brigade au
Colonel du Régiment de faire attaquer immédiatement par ces 2
Bataillons dans la direction générale Lidrezing et ferme Ste-
Suzanne, côte 330, Dordal (ferme) point qu’il ne devra pas
dépasser.
Les
2 bataillons doivent être couverts à droite par un Bataillon du 26e
qui se portera à la bifurcation de la route Lidrequin –Dieuze avec
la route faîtière de la forêt. En outre l’escadron divisionnaire
se portera sur la ligne 330 – 307 pour couvrir sur son flanc droit
l’attaque du 69e. En exécution de cet ordre les 2 bataillons (1e
et 2e) se portent de Vuisse sur la lisière N. de la forêt qui est
au S. de Haut de Koeking, en suivant la route de Vuisse à la
tuilerie de Koeking, puis le chemin forestier orienté S.-E –
N.-E.au sud de la dite tuilerie.
Dans
ce but le 2e Bataillon (Cdt. Pettelat) était amené face à un
objectif et à la côte 343, 4, 5e et 6e compagnies en 1ère ligne,
7e en 2e ligne, la 8e compagnie déployée face à l’est pour
assurer le flanc droit de l’attaque du côté du bois.
Les
4 compagnies du 1e bataillon étaient destinées en arrière à
soutenir le 2e Bataillon.
Le
commandant du groupe d’artillerie installé Koeking était prévenu
par écrit que l’attaque déboucherait à 11 heures 40, après une
sérieuse préparation par le feu de son artillerie.
Après
une préparation qui semble avoir du être efficace les 5e et 6e
compagnies débouchaient des bois en lignes de tirailleurs, les
sections brusquement espacées, dans des champs d’avoine aux tiges
?.
La
6e était échelonnée à gauche et en arrière : la 5e appuyée par
la section des mitrailleuses installée à la lisière du bois en
arrière de sa droite.
A
peine arrivées à la crête, les compagnies engagées tombaient sous
un feu violent d’infanterie et de mitrailleuses. La 6e compagnie se
trouvait en outre en butte au feu de l’artillerie (obusiers de
105, sans doute).
Ces
feux terribles non contrôlés efficacement par notre artillerie qui
n’avait pas, contrairement a ce que l’on espère, bien afficher
son réglage, clouaient au sol les sections déployées.
Le
chef de bataillon engageait alors la 7e compagnie à la suite de la
5e. La 7e tombait à son tour sous des feux violents de
mitrailleuses d’infanterie et d’artillerie et était obligée de
s’installer dans les tranchées construites la veille par le 79e.
Le
colonel juge alors nécessaire de faire appuyer le 2e bataillon par
le 1er (colonel Segond) et donne l’ordre d’engager les 4e et 1e
compagnies à la droite du 2e bataillon en progressant d’abord par
les bois pour se jeter ensuite de la lisière sur le flanc gauche
ennemi.
Les
4e et 1ère attaquent avec vigueur, mais tombent à leur tour, à
leur sortie du bois, sous le feu d’une section de mitrailleuse
établies à ….. ? N. du bois de Kerperch. La 1e section de
mitrailleuses essaie vainement d’éteindre le feu de l’adversaire.
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16
heures. Les
compagnies du 2e bataillon regroupés sur la route Vuisse –
Hampont et celle du 1er bataillon à Château-Voué dont la 2e
compagnie occupait la lisière Est pour permettre aux éléments du
26e de se replier à leur tour.
Le
soir, à la nuit,
l’Etat major du régiment, les 1er et 2e bataillons cantonnaient à
Haraucourt-sur-Seille où ils arrivaient par la route d’Hampoul.
Le
combat du 20, où tous les éléments engagés avaient tenus sous
de feux terribles jusqu’à ce que l’ordre de se replier leur fut
donné, avait démontré la solidité du 69e et avec une
brillante valeur ; mais il coûtait des pertes cruelles.
(liste
des officiers tués)
Le
3e bataillon, qui avait reçu, à la côte 343, à 22 heures, le 19,
l’ordre de se porter à Sotzeling à la disposition du général de
brigade (la 22e), avait été renvoyé à Wuisse où il été arrivé
vers 0 heure 30. Sa mission constituait à assurer la liaison avec le
15e corps, qui fut établie.
Le
3e bataillon fut placé le soir, avant la tombée de la nuit, où est
entre la forêt de Geline et la forêt de Bride et il s’y installe
en avant-postes et y passe la nuit.
L’Etat
major, les 1er et 2e bataillons cantonnent à Haraucourt-sur-Seille.
…..
Témoignages
….
La
bataille de Morhange ...
A
l'Assaut de la cote 3431
Dans
ses notes qu’il rédige depuis son lit d’hôpital, le sergent
fourrier Gabolde, servant au 69e R.I., nous fournit certains
détails concernant l’assaut mené par le 1er bataillon, le 20
août 1914, au moment de la contre-offensive allemande sur le Haut
de Koeking, cote 343.
«
L’ordre d’attaque est remis au commandant Segond à l’entrée
du bois de Bride. Nous quittons la route et par un chemin en
sous-bois, nous progressons vers la lisière du Haut de Koeking à
l’assaut de la cote 343 qui domine le pays de Morhange….
|
Mais
à peine étions-nous empêtrés dans les hautes avoines qui gênent
notre course qu’une fusillade nourrie éclate de toute part. Des
rafales de mitrailleuses couchent les avoines et nous forcent à nous
jeter à plat ventre. Autour de moi des cris et des plaintes. Je vois
mes camarades qui se traînent vers les lisières en laissant de
longues traînées de sang. Mon attention est bientôt attirée par
des balles plongeantes qui viennent nous clouer au sol ; l’ennemi,
qui est grimpé dans les arbres du bois, se sert de nous comme cibles
vivantes…
A
peine dans le bois, je trouve notre commandant de compagnie blessé
et le lieutenant étendu qui
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-----------------------------------------------------page 6 -------------------------------------
agonise
à côté de lui. Le capitaine commandant la 4e compagnie est tué et
est demeure dans le champ d’avoine.
L’ordre
de repli immédiat est transmis oralement. Il faut quitter les lieux
rapidement, et, en fait de blessés, nous ne pouvons emmener que le
commandant qui râle étendu sur nos fusils. Le bois est cerné, et
la fusillade invisible demeure nourrie. »
___________________________________________________________________________
L'église
de Lidrezing après les combats.
Dans une chronique, M. l'abbé
Folschveiller, curé de la paroisse de Lidrezing, près de Morhange,
aborde l'état de son église après les combats du 20 août 1914.
Durant les combats acharnés qui
eurent lieu le 20 août 1914, à Lidrezing et Zarbeling, le plus
triste de l'affaire, c'est le sort que l'on fit subir aux maisons du
village et notamment à l'église paroissiale. Celle-ci fut bombardée
à tel point que peu s'en fallut qu'elle ne puisse plus servir au
culte. La tour reçut des obus de droite et de gauche des canons
bavarois, si bien qu'elle menace de s'écrouler sous les coups d'une
violente tempête, comme on en voit parfois en hiver. La toiture de
l'église, entièrement massacrée, les vitraux emportés ou criblés
de trous, les bancs, le plafond et les tours gravement endommagés,
le plafond du choeur en style gothique primitif du XVIe siècle
détérioré à un endroit et, beaucoup d'objets brisés (dont une
cloche) ou volés par les soldats, font de l'église si belle
auparavant un monument qui n'incite plus que de la pitié.2
Vue de l'état de l'église après les
combats
Dans son roman « Catherine soldat »,
Adrienne Thomas, en réalité Herta Strauch, résidant avec ses
parents à Metz, commerçant installés à Metz, évoque ses souvenirs et
notamment les événements qui se passent en gare de Metz après la
bataille du 20 août 1914 à Morhange. Le passage des prisonniers
français, le transfert des civières de grands blessés allemands
vers les hôpitaux. La Mutte de la cathédrale sonnant pour annoncer
aux messins la victoire des troupes allemandes à Morhange. Le 29 août 1914 au matin, les canons français pris près de Morhange traversent la ville pour être exposés sur la place d’Armes.
------Notes------------------------------------------------------------------------------------
Document
saisissant des canons et caissons à munitions, fourgons, pris après
les combats et présentés au pied de la cathédrale, comme trophées
à la population de Metz
On
n'ose imaginer la douleur des parents de Edouard Hissette encore
présents dans cette partie annexée de la Lorraine lors de
l'exposition de ces « trophées » alors que l'un des
leurs avaient été impliqués dans ce carnage (note de l'auteur)
Edouard André
HISSETTE
est inhumé
dans la Nécropole Nationale
de LIDREZING (Moselle)
Carré ossuaire N°1
Les conditions possibles de son
inhumation peuvent être imaginées à partir du récit concernant
LA NECROPOLE NATIONALE FRANCAISE DE RICHE à proximité de celle de
LIDREZING.1
« L’autorité militaire allemande de la garnison de
Morhange, face à l’hécatombe, ordonne quelques jours après la
bataille, la mise provisoire en fosses communes des corps français
et allemands (près de 400 français et 300 bavarois). Une cérémonie
a lieu le 25 août 1914, en fin d’après-midi sous la pluie,
débutant par une bénédiction des fosses. L’abbé Mercier, curé
de Riche, accompagné de l’archiprêtre Brech de Morhange, parcourt
les fosses en les aspergeant d’eau bénite en présence du pasteur
et du rabbin de Morhange ; les aumôniers militaires allemands ont
été conviés à l’absoute. Les honneurs ont été rendus par un
détachement bavarois en armes, en présence des autorités de la
ville de Morhange, d’une délégation des Sapeurs- Pompiers, des
habitants et des enfants des écoles venus assister au service
funèbre. A la fin de la cérémonie, des couronnes et des fleurs
sont déposées sur chaque fosse à l’endroit même du champ de
bataille »
------------------------------------------------------ page 8 -------------------------------------
1) Monument de la Nécropole Nationale de
LIDREZING (57) :
à droite ossuaire N° 1 en arrière plan (le nom figure sur les deux monuments)
à droite ossuaire N° 1 en arrière plan (le nom figure sur les deux monuments)
2) arbre des ascendants de Edouard André
et retrouver en détail toutes les arborescences, les dates de naissance, lieux , notes etc...
sur Geneanet en suivant le lien :
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L'oubli vient vite. Et les nouvelles générations se retrouvent prêtes à recommencer les drames du passé. Peut-être parce que les professeurs d'histoire ne montrent pas assez pourquoi les spirales menant à la guerre ou aux révolutions s'engrènent fatalement à la suite d'évènements, de comportements, de propagande, de désordres que l'on a laissé se développer... A quand la prochaine guerre civile en France ? A quand la prochaine guerre mondiale ? Ukraine, Moyen-Orient, islamisme, crise, manifestations violentes, insécurité, immigration incontrôlée, tout y mène.
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